Saviez-vous que le concept de vocation fait référence à un don de soi volontaire et bénévole, à un sentiment intrinsèque qui incline une personne à se dévouer corps et âme à une tâche, à une mission? Au Québec, la notion de vocation correspond souvent aux métiers féminins. Dans les faits, l’enseignement est une profession exigeante. Elle est exercée par des travailleuses et travailleurs qualifiés. Comme toutes les autres personnes salariées, les enseignantes et enseignants font un métier délimité dans le temps et s’y consacrent avec passion et dévouement.

La vocation, en quelques mots

• La notion de vocation renvoie à des fonctions autrefois dévolues aux femmes par l’Église.
• L’enseignement n’est pas une vocation, mais une profession exigeante exercée par des travailleuses et travailleurs qualifiés, qui ont des convictions, des aspirations et une vie personnelle.
• La profession enseignante moderne répond à des responsabilités sociales fondamentales : instruire, éduquer et former des citoyennes et citoyens libres.

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Saviez-vous que sur la base des échelles salariales les profs du Québec, pour un même nombre d’années d’enseignement, demeurent parmi les moins bien rémunérés au Canada? Et cela, malgré d’importantes avancées obtenues lors de la négociation 2020-2021 quant aux salaires d’entrée dans la profession et au salaire au maximum de l’échelle. Ce n’est que récemment que le salaire au maximum de l’échelle au Québec s’est approché de la moyenne canadienne. Notons que le salaire d’entrée dans la profession en octobre 2020 était en moyenne de 56 069 $ au Canada contre 51 916 $ au Québec.

Également, les enseignantes et enseignants paient la majeure partie de leur régime d’assurance collective. L’État ne contribue qu’à l’assurance salaire de courte durée, alors que les employeurs privés ont tendance à participer davantage au régime d’assurance de leur personnel salarié. Par ailleurs, les enseignantes et enseignants assument plusieurs dépenses dans le cadre de leurs activités professionnelles, telles que le matériel de travail ou les livres, les fournitures diverses, les décorations ou encore les gâteries qui agrémentent leur classe tout au long de l’année.

Saviez-vous que la sécurité d’emploi est un mécanisme convenu entre l’employeur et le syndicat? Il vise à favoriser la stabilité et la continuité des services ou d’une tâche. Ce n’est donc ni un luxe ni un privilège, mais un mécanisme qui permet de réduire l’arbitraire et l’exercice d’un chantage patronal quant au recrutement et au maintien en emploi.

• Pour assurer la neutralité et l’impartialité du personnel de l’État.
• Pour maintenir et transmettre une expertise au sein de l’État dans plusieurs domaines.
• Pour éviter le favoritisme et les abus de pouvoir. Par exemple, des fonctionnaires ont pu dénoncer des abus au sein de l’appareil d’État sans risquer de se faire congédier, comme cela est arrivé lors du scandale des commandites.

C’est pour ces différentes raisons que l’État octroie des permanences dans les années 1960, y voyant un intérêt certain pour servir l’État et ultimement les citoyennes et citoyens. De plus, il ne faut pas négliger l’effet d’entraînement que sa mise en place dans le secteur public a eu sur les conditions de travail du secteur privé.

Saviez-vous que le travail des enseignantes et enseignants ne débute ni ne s’arrête au son de la cloche? La présence en classe, si elle représente l’aspect le plus visible du travail, s’accompagne toutefois d’un ensemble de tâches pédagogiques et administratives. Une fois la cloche sonnée, un tout autre travail débute donc pour le personnel enseignant, même s’il choisit de le poursuivre à la maison. Il ne faut pas non plus négliger l’implication de plus en plus grande des parents, phénomène relativement récent qui requiert du temps.

• Le travail des enseignants et enseignantes est constitué de multiples tâches et responsabilités, depuis l’enseignement en classe, jusqu’aux tâches administratives, en passant par la préparation et le suivi des leçons, l’encadrement et le suivi des élèves.
• En 2002, le gouvernement leur a troqué un règlement sur l’équité salariale contre une augmentation de leur charge de travail.
• L’alourdissement de leur charge de travail depuis plusieurs années a des impacts certains sur la vie personnelle, familiale et sociale des enseignantes et enseignants, ainsi que sur leur santé psychologique.

Saviez-vous que le principe de vacances et de jours chômés payés n’existe pas pour les enseignantes et enseignants? En effet, leur rémunération comprend tout, soit les jours fériés et les jours de vacances. La rémunération et la prestation de travail sont donc établies sur la base des 200 jours du calendrier scolaire. De plus, les semaines de travail sont plus intensives que dans d’autres secteurs d’emploi. Les enseignantes et enseignants mettent régulièrement à contribution leurs soirées, leurs fins de semaine et divers congés, selon les préparations, les réunions, les évaluations et les corrections auxquelles ils doivent s’adonner.

En 1997, le gouvernement voulant atteindre le déficit zéro a fait en sorte que le versement du salaire annuel du personnel enseignant soit réparti sur 12 mois, au lieu de 10. Cela faisait partie d’un ensemble de propositions qui a permis d’éviter 6 % de coupures dans la masse salariale.

Saviez-vous qu’en principe, les journées pédagogiques sont des journées de travail durant lesquelles les enseignantes et enseignants peuvent assurer le suivi de plusieurs tâches? Qu’il s’agisse de préparer leur cours ou de faire leur correction, de rencontrer leurs collègues ou la direction pour faire le suivi de dossiers d’élèves, de mettre à jour leur recherche, de tenir des réunions ou même de participer à des formations, les journées pédagogiques demeurent un moment privilégié pour accomplir une multitude de tâches. En début d’année ou en fin d’étape, elles sont particulièrement importantes pour planifier la séquence des leçons et assurer la compilation des évaluations en vue de préparer les bulletins ou les rencontres de parents d’élèves.

• Les journées pédagogiques permettent aux profs de se consacrer et de mettre à jour leurs tâches de préparation et d’encadrement et à se concerter.
• Les directions d’école accaparent de plus en plus ces journées, ce qui alourdit d’autant la charge de travail des profs et réduit le temps dont ils disposent pour s’en acquitter.

Saviez-vous que les sorties et les activités éducatives proposées dans les écoles ont de tout temps complété la formation générale des élèves? Leur nature est variée, qu’il s’agisse d’une pièce de théâtre ou d’un voyage à l’étranger. Depuis 2006, les conventions collectives obligent les enseignantes et enseignants à en faire la promotion. Pour que la totalité du travail exigé soit reconnue, les enseignantes et enseignants sont contraints à négocier à la pièce avec leur direction d’établissement, sans rapport de force ni garantie de résultat. Quelle que soit la compensation octroyée, elle est rarement suffisante de sorte que l’enseignante ou enseignant est donc placé devant un choix déchirant : renoncer à toute reconnaissance ou renoncer à une activité enrichissante pour ses élèves.

• Les enseignantes et enseignants ont toujours organisé et promu des activités étudiantes dans les écoles.
• Loin d’être une détente ou une partie de plaisir, une activité étudiante représente de longues heures de préparation, d’organisation et d’encadrement.
• La surcharge occasionnée par ces activités n’est pas reconnues comme elle le devrait.

Saviez-vous que l’école privée n’a pas la même mission que l’école publique et qu’elle discrimine ses élèves sur la base de leur performance et de leur profil socioéconomique? Les élèves proviennent en effet plus largement de milieux favorisés. De plus, lorsqu’un élève ne répond pas aux exigences de performance des établissements privés, il est éjecté, puis obligatoirement accueilli par le réseau public.

Les enseignantes et enseignants des écoles publiques ont les mêmes obligations, les mêmes compétences et répondent aux mêmes exigences à l’emploi que les personnes qui enseignent au secteur privé. Ils ont suivi la même formation, ont fait les mêmes stages et ont satisfait aux mêmes exigences pour obtenir leur brevet d’enseignement. Leur compétence est donc équivalente. Par contre, les conditions d’exercice des enseignantes et enseignants des deux réseaux et l’environnement d’apprentissage des élèves sont inéquitables.

• Les enseignantes et enseignants du secteur public et du secteur privé ont suivi la même formation et répondent aux mêmes exigences légales.
• Ce qui distingue essentiellement les enseignantes et enseignants du privé et du public n’est pas la qualité de leur enseignement, mais les conditions dans lesquelles ils enseignent et les élèves auxquels ils enseignent.
• Ces iniquités défavorisent les élèves et les enseignantes et enseignants de l’école publique. Elles sont exacerbées par le financement que l’État accorde annuellement à plus de 180 écoles privées.