Le syndicat
« Le syndicat est corporatiste et ne défend que les incompétents, les mauvais profs, les paresseux... »

Saviez-vous que le syndicat a l’obligation morale et légale de fournir une défense pleine et entière à ses membres? Par contre, il revient à l’employeur de faire la démonstration qu’un membre du personnel ne répond pas à ses critères d’embauche, à ses attentes ou qu’il n’a pas les compétences requises pour effectuer la tâche lui étant confiée.

Pour obtenir son brevet d’enseignement, une personne candidate doit réussir les évaluations qui ponctuent les quatre années de sa formation universitaire et plusieurs centaines d’heures de stage. Il est donc de la responsabilité de l’État, des commissions scolaires et des facultés des sciences de l’éducation de veiller à former et à recruter les membres du personnel enseignant avec soin.

Dans les faits

Une association syndicale a pour principale fonction de défendre équitablement tous ses membres, conformément aux différents textes qui prévalent (conventions collectives, chartes, lois, Code du travail). Elle agit à titre de porte-parole des intérêts de ses membres. Elle exécute les mandats et respecte les orientations que ses membres lui confient démocratiquement quant à leurs conditions de travail. Au Québec, toutes les enseignantes et tous les enseignants des commissions scolaires sont représentés par un syndicat et peuvent s’y impliquer.

Ce n’est pas la responsabilité d’un syndicat d’évaluer les aptitudes et la compétence de ses membres, mais bien celle de l’employeur qui les recrute.
Le syndicat, en quelques mots...
  • Une association syndicale appartient à ses membres et agit selon les mandats qu’ils lui accordent démocratiquement.
  • Le syndicat a une obligation morale et légale de défendre ses membres.
  • Il n’appartient pas au syndicat, mais à l’employeur, de recruter et de former les membres du personnel enseignant et, le cas échéant, de faire la démonstration qu’ils ne répondent pas aux attentes ou critères pour pratiquer la profession.


Les conventions collectives
« Les conventions collectives des profs font obstacle à la qualité de l’éducation. »

Saviez-vous que, par définition, une convention collective est une entente conclue entre un employeur et un groupe de travailleuses et travailleurs syndiqués qui la ratifient démocratiquement? Elle contient l’ensemble des règles, des obligations et des droits convenus par les deux parties. Elle reflète donc également les aspirations et les intérêts de l’employeur. Ainsi, lorsque la partie patronale prétend que ces ententes l’empêchent d’atteindre ses objectifs politiques et idéologiques, elle occulte une importante partie du contrat auquel elle a souscrit.

Dans les faits

Les conventions collectives sont mises en application pour améliorer les conditions d’enseignement et ainsi améliorer les conditions d’apprentissage des élèves et favoriser leur réussite. Les enseignantes et enseignants sont d’ardents défenseurs des conditions d’apprentissage de leurs élèves. Ils n’ont cessé de réclamer une bonification et une meilleure redistribution des ressources financières, matérielles et humaines au sein du réseau des commissions scolaires pour soutenir l’école publique, l’éducation en milieux défavorisés ou encore de meilleurs services de soutien aux élèves en difficulté.

Les enseignantes et enseignants défendent une vision solidaire d’un système public d’éducation de qualité, démocratique, accessible et universel.
Les conventions collectives, en quelques mots...
  • Une convention collective implique autant les personnes salariées que leur employeur. Elle est constituée des droits et des obligations de chacun sur lesquels ils se sont entendus.
  • Les conventions collectives doivent permettre aux enseignantes et enseignants de disposer de moyens et de conditions favorables pour pratiquer leur profession avec autonomie.
  • Depuis longtemps, les enseignantes et enseignants militent pour l’amélioration des conditions d’apprentissage et de réussite des élèves, ce qui passe aussi par la défense du système d’éducation public et l’amélioration de leurs conditions de travail.

Qu’est-ce qu’une convention collective ?

C’est une entente ratifiée démocratiquement qui permet notamment à un groupe de travailleuses et travailleurs de s’exprimer, de se protéger et d’exercer un pouvoir sur leurs conditions de travail. En ce sens, elle constitue la somme des luttes menées par ce groupe au fil du temps.


Le droit de grève, qu’en est-il réellement ?

Le droit de grève est clairement défini et balisé dans le temps; le personnel enseignant en dispose selon un délai prescrit et un cadre très rigoureux défini par le Code du travail. Par ailleurs, ce dernier prévoit que tout recours à la grève soit dûment adopté en assemblée générale par vote secret. Enfin, la pratique veut que la grève ne soit utilisée qu’en ultime recours, c’est-à-dire une fois que tous les autres moyens de pression ont échoué à faire entendre raison à la partie patronale. À cause de son impact sur sa vie et ses revenus familiaux, le recours à la grève est un choix lourd et difficile.


Je me souviens

Dès les années 1980, les syndicats de l’enseignement ont été parmi les premiers à sonner l’alarme quant au phénomène du décrochage scolaire. Ils réclamèrent des États généraux sur l’éducation où, en 1995 et 1996, ils défendirent la consolidation de l’école publique et réclamèrent l’amélioration des conditions d’enseignement et d’apprentissage pour lutter contre le décrochage scolaire.


Je me souviens encore

La situation des employés des secteurs public et parapublic est particulière puisque l’employeur est aussi le législateur. Il peut donc imposer à ses employés leur conditions de travail en tout ou en partie, comme cela s’est produit notamment en 2005 lorsque le gouvernement Charest a imposé unilatéralement des conditions de travail à une grande partie des travailleuses et travailleurs du secteur public (santé, éducation).


L’ordre professionnel
« L’ordre professionnel, ça réglerait tous les problèmes avec les profs! »

Saviez-vous que l’Office des professions du Québec (OPQ) ne recommande pas la création d’un ordre professionnel enseignant, car il considère que le public est suffisamment protégé? Il existe en effet des exigences quant à la formation de base et aux normes de qualification pour l’exercice de la profession. Un contrôle de la qualité de l’enseignement est exercé par différents paliers locaux. La Loi sur l’instruction publique encadre aussi le perfectionnement et prévoit des mécanismes de plaintes. De plus, les conventions collectives énoncent des mesures et des sanctions disciplinaires.

Dans les faits

L’ordre professionnel et l’organisation syndicale n’ont pas la même mission. Le premier protège le public et est souvent mis en place pour des professions qui placent un individu en face d’un professionnel, sans autre témoin (par ex. : un psychologue qui rencontre son client). L’organisation syndicale, quant à elle, a un devoir de juste représentation de ses membres et défend leurs conditions de travail. Les syndicats d’enseignantes et enseignants ont aussi la particularité de protéger et de défendre les conditions d’apprentissage des élèves.

Un ordre professionnel augmenterait les règles et les contraintes pour les enseignantes et enseignants. Leur autonomie en serait aussi diminuée. Au sein d’un ordre professionnel, de nombreuses contraintes pourraient très bien être imposées par d’autres acteurs du milieu de l’éducation, tels que les commissions scolaires, les directions d’établissement et le ministère de l’Éducation, mais aussi par des acteurs provenant d’autres milieux.

La profession enseignante est déjà suffisamment encadrée
et n’a pas besoin de se doter d’un ordre professionnel.
Ce dernier ne participerait à la revalorisation du métier d’enseignant
qui ne bénéficie pas de la reconnaissance sociale que ce rôle mérite.
L’ordre professionnel en quelques mots...
  • Un ordre professionnel restreindrait l’autonomie professionnelle des enseignants et enseignantes.
  • Un ordre professionnel n’assurerait pas la valorisation de la profession, ni n’apporterait une plus grande reconnaissance sociale.
  • Un ordre professionnel contrôlerait le perfectionnement et soumettrait ses membres à des formations obligatoires pour conserver leur droit de pratique, et ce sans tenir compte de leur tâche ou de la population scolaire desservie.


L’Office des professions du Québec en quelques mots...
  • Il existe déjà une série d’exigences qui permettent de protéger les élèves et les citoyens.

    « Dans les circonstances, et misant sur la capacité du système d’éducation de se doter des mécanismes appropriés, l’Office ne juge pas opportun de recommander la création d’un ordre professionnel des enseignants et des enseignantes. »

    Avis de l'Office des professions du Québec, p. 61

  • De plus, un ordre professionnel augmenterait les règles et les contraintes (cotisation supplémentaire, perfectionnement obligatoire, ...) pour les enseignantes et enseignants. Leur autonomie en serait d’autant diminuée. La latitude accordée par l’article 19 de la Loi sur l'instruction publique concernant les modalités d’intervention pédagogique et l’évaluation risquerait aussi d’être réduite. Au sein d’un ordre professionnel, davantage de contraintes pourraient très bien être imposées par d’autres acteurs du milieu de l’éducation tels que les directions d’établissement, les commissions scolaires et le ministère de l’Éducation, mais aussi par des acteurs provenant de milieux extérieurs à l’éducation. En effet, la gouvernance d’un ordre professionnel est en partie assurée par des personnes qui ne sont membres d’aucun ordre professionnel. Ainsi, des personnes qui ne sont pas enseignantes y seraient présentes.

    Document d’information, OPQ, 2010, p. 21